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Brittophone ou bretonnant ?
Les deux termes sont utilisés. L'Office Public
de la Langue Bretonne recommande d’utiliser plutôt
le terme de « brittophone » pour désigner
les locuteurs de langue bretonne. En effet, le terme «
bretonnants » a une acception qui d'une part peut
être péjorative et surtout a de moins en
moins trait à la langue elle-même (une personne
ayant un intérêt très prononcé
pour la culture ou la danse bretonne sera souvent qualifiée
de « très bretonnante » par exemple).
Le terme « brittophone » est un terme neutre tout comme ses correspondants « francophone », « anglophone », « lusophone », etc.
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Depuis quand parle-t-on breton ?
On parle breton depuis environ 1500 ans, date des premières émigrations bretonnes en Armorique. En fait, le breton n’a pas véritablement de date de naissance car il découle directement du celtique parlé sur l’Île de Bretagne (aujourd’hui Grande-Bretagne) très proche du celtique parlé sur le continent européen dans l’antiquité. C’est un très proche parent du gaulois. La langue bretonne est donc plus ancienne que beaucoup d’autres langues européennes comme par exemple l’anglais, l’espagnol ou le français. |
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D’où vient la langue bretonne ?
Le breton vient… de Grande-Bretagne |
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Combien
de personnes parlent breton ?
D'après les chiffres de la dernière enquête
de TMO-Régions publiés par Fañch
Broudic, il y aurait 206.000 locuteurs en Bretagne. En
tout, entre 335.000 et 350.000 personnes comprennent le
breton. Selon cette enquête, il y a en pourcentage
deux fois plus de brittophones chez les jeunes âgés
de 15 à 19 ans que de brittophones âgés
de 20 à 39 ans.
Le département comptant le plus fort pourcentage
de locuteurs est le Finistère : 20% de la population
y était brittophone en 1999 et ce département
regroupe à lui seul 50% de la population brittophone.
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Le mot Ker dans les noms de lieux, c’est quoi ?
Ker désigne un lieu habité, un village. Ce mot entre dans la composition de milliers de toponymes bretons. |
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A quoi sert la lettre zh ?
Le zh est un petit signe orthographique bien pratique
qui permet d’avoir une écriture commune pour
deux prononciations possibles. En effet, le mot brezhoneg
(langue bretonne) peut être, selon les endroits,
prononcé brezoneg ou brehoneg. Ce signe a eu un
grand succès et est devenu un des symboles du breton
et de la Bretagne puisqu’on le retrouve sur les
fameux autocollants Bzh, abréviation maintenant
connue de tous du nom Breizh (Bretagne en breton). |
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Ch, c'h, lh, zh, pourquoi
tant de h en breton et qui a inventé le zh
?
On ne sait pas qui a inventé le zh. Les
systèmes orthographiques basé sur l'orthographe
latine on très tôt utilisé la lettre
h et l'ont rajouté à d'autres consonnes
afin d'adapter cet alphabet aux besoins d'autres langues
que le latin. C'est ainsi que, par exemple, le digramme
ch a été utilisé en français
et en breton pour noter le son
qui n'existait pas en latin. L'anglais inventera le sh
pour le même besoin. Le père Maunoir transformera
le ch au XVIIème siècle en y rajoutant
une apostrophe afin de bien différencier le son
du
breton. Le c'h était né. Le Pelletier,
dans son dictionnaire de 1716 utilisait lui le gh
pour noter le son dur du breton devant e ou i. Ainsi il
écrivait ughent au lieu de ugent. Mais ce digramme
ne lui a pas survécu. L'utilisation du zh
en breton est attestée relativement tôt.
Le Gonideg l'utilise déjà dans son dictionnaire
de 1732 pour noter les formes conjuguées des prépositions
a (anezhañ, anezhi, anezho) et da (dezhañ,
dezhi, dezho). A sa suite, les écrivains du
XIXème siècle (Troude, Milin
) ont
également utilisé régulièrement
le zh pour noter ces prépositions. Cela
permettait de souligner que le z pouvait ne pas
être prononcé. Plus tard, dans les années
1930, s'appuyant sur cette habitude d'écriture,
il fut proposé d'étendre l'utilisation du
zh aux autres mots afin d'unifier l'orthographe
de l'évêché de Vannes avec celle des
écrivains KLT. Le zh fut ensuite officiellement
accepté lors de l'établissement du peurunvan,
l'orthographe commune adoptée en 1941. Le lh
lui est beaucoup plus récent ; il a été
introduit par les écrivains du premier quart du
XXème siècle, Vallée, Tangi Malmanche,
Emile Ernault.., à l'exemple du portugais et de
l'occitan, pour noter le l mouillé. Toutes ces
évolutions historiques ont fait de la lettre h
une des lettres les plus utilisées pour écrire
le breton ; alors après le ch, le c'h,
le lh et le zh, il ne nous reste plus qu'à
réintroduire le th ! |
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C’est quoi le peurunvan ?
Le Peurunvan est le nom de l’orthographe bretonne unifiée moderne, il signifie « complètement unifié ». Si d’autres systèmes orthographiques ont pu être proposés, le peurunvan s’est aujourd’hui largement imposé comme le système orthographique commun. Il est notamment utilisé par les écoles bilingues, les organismes d’enseignement aux adultes, la vie publique. |
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Est-ce qu’une personne qui parle breton peut en comprendre une autre qui parle gallois ?
La réponse est non. Le breton et le gallois sont deux langues cousines. Elles appartiennent au rameau brittonique des langues celtiques et partagent de nombreux traits communs au niveau de leurs grammaires et du vocabulaire de base. Cependant, l'intercompréhension entre le breton et le gallois n'existe plus depuis le 10ème siècle. |
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Combien d’enfants sont scolarisés en filière bilingue ?
A la rentrée scolaire 2009, 13035 enfants étaient
scolarisés en filière bilingue (immersive
ou paritaire). Cela représente un peu plus de 1,45
% des effectifs scolarisés.
La progression de ces effectifs était de 6,1 %
par rapport à l'année précédente.
La ville comptant le plus d'enfants scolarisés
en filière bilingue est Rennes, suivie de Vannes,
Quimper, Carhaix-Plouguer, Lannion, Nantes, Lannilis,
Plougastell-Daoulas, Landerneau et Lesneven (toutes les
10 plus de 300 élèves).
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Combien d'adultes apprennent le breton ?
Les différentes enquêtes de l'Observatoire
des pratiques linguistiques permettent de situer le nombre
d’adultes qui apprennent le breton en cours du soir
à un peu plus de 3360, 1140 suivent des stages
et 350 apprennent le breton par correspondance.
Rennes (ville étudiante) est la ville de Bretagne où le nombre d'apprenants en cours du soir est le plus élevé.
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Quand a été ouverte la première école Diwan (école bilingue) ?
La première école Diwan a été
ouverte en 1977 à Ploudalmézeau (Finistère).
Aujourd’hui, il existe 37 écoles primaires
Diwan, 6 collèges (le 1er ayant été
ouvert en 1988) et 1 lycée (ouvert en 1999). En
2004, Diwan a ouvert la première école bilingue
breton-français hors de Bretagne, à Paris.
Le breton est ainsi devenu la première langue minoritaire
de France à s’exporter en dehors de son territoire.
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«
Ya d’ar brezhoneg » c’est quoi ?
« Ya d'ar brezhoneg » est une campagne qui
a été lancée par l'Office le 5 octobre
2001. Compte-tenu des sondages montrant l'attachement
des Bretons à leur langue (à plus de 90%),
l'Office a décidé de lancer une campagne
réservée dans un premier temps aux acteurs
sociaux. Il s'agit pour des organismes de signer
un accord par lequel il s'engage à prendre
des mesures concrètes en faveur de la langue bretonne
à leur niveau. L'Office Public assure le suivi
auprès de ces signataires afin qu'ils puissent
concrétiser leur engagement.Cette campagne a rencontré
tout de suite un très grand succès notamment
dans le secteur économique (qui représente
50% des signataires). Cette campagne maintenant été
étendue aux communes par l'intermédiaire
de la charte « Ya
d'ar Brezhoneg ».
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Les clichés
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Le
breton est une langue orale
Toutes les langues sont des langues orales, les seules
qui ne le sont pas sont des langues mortes. Ceci étant
dit le breton possède une tradition écrite
assez riche. Le premier texte en langue bretonne est attesté
dès le VIIIème siècle, soit près
d’un siècle avant le premier texte en langue
française. Depuis cette époque, le breton,
bien qu’à des degrés divers, n’a
jamais cessé d’être écrit. Il
existe en breton une littérature moderne créée
au XIXème siècle et qui s’est développée
tout au long du XXème siècle. Le problème
du breton n’est pas de ne pas être une langue
écrite, il l’est, c’est plutôt
que la majorité de ses locuteurs sont illettrés
dans leur langue car ils n’ont pas eu accès
à l’école en langue bretonne. |
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Les gens qui parlent
breton ne se comprennent pas d’un endroit à
un autre
Comme toutes les langues, le breton est riche de sa diversité.
La langue traditionnelle varie ainsi d’un endroit
à l’autre. Néanmoins, la Bretagne
ne connaissant pas d’accidents géographiques
importants (grands fleuves, hautes montagnes) pouvant
gêner les relations humaines, les différences
ne sont pas très importantes. C’est surtout
l’accent tonique qui varie et l’intercompréhesion
est généralement toujours possible avec
un peu de bonne volonté. Les programmes en breton
des radios prouvent tous les jours que des locuteurs de
régions différentes se comprennent très
bien avec un peu d’habitude. Le problème
de la variation est surtout gênant pour les personnes
n’ayant pas eu accès à l’écrit.
Toutes les personnes alphabétisées se comprennent
sans problème. |
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Le breton d’aujourd’hui
c’est du breton chimique ou du breton littéraire
Certains milieux pas toujours bien intentionnés
ont du mal à accepter que la langue bretonne puisse
évoluer comme toutes les langues modernes parlées
autour d’elle et que pour cela elle doive adapter
son vocabulaire au monde moderne et aux nouvelles technologies.
C’est ainsi que certains ont avancé l’idée
d’un breton chimique qui ne serait plus du breton
pour dénigrer le breton parlé et enseigné
aujourd’hui. C’est un bien mauvais service
rendu à la langue bretonne. Une manière
plus positive de renforcer le breton serait de mieux aider
les locuteurs qui n’ont pas appris à lire
et écrire leur langue à l’école
à s’alphabétiser. |
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En breton
on ne dit pas merci ni bonjour.
Il existe un mythe tenace qui voudrait que les mots
demat (bonjour) et trugarez (merci) ne soient pas employés.
Ils auraient été récemment introduits
dans la langue. Rien n'est moins vrai. Ainsi demat est
attesté dans les textes dès le moyen-breton.
Le mot est également présent dans le dictionnaire
de Grégoire de Rostrenen de 1732 et Arnold Von
Harff, un chevalier allemand de passage en Bretagne
en 1499, a même relevé son emploi à
Nantes.
Tout comme bonjour en français, demat ou demat
deoc'h relevait d'un niveau de langue plus soutenu.
Au quotidien, avec ses proches on demandait plus souvent
Comment ça va ? En fait le breton est très
riche en formules de salutations.
Il en est de même pour le mot trugarez (merci),
un dérivé du mot trugar (compassion) qui
a suivi exactement la même évolution sémantique
que le mot français merci qui désignait
autrefois la pitié (cf les expressions "être
sans merci"). Outre le mot trugarez, le breton
employait également d'autres formules de remerciement,
plus teintées de piété religieuse,
comme bennozh Doue deoc'h.
Lorsque le français a commencé à
se répandre massivement en Bretagne, les chiffres
et les formules de salutations ont été
parmi les premiers termes et expressions incorporés
dans la langue. Au sein d'une population en cours d'acculturation,
il était chic de montrer que l'on savait dire
mersi ou boñjour.
Fort heureusement, ses emprunts totalement inutiles
au français n'ont pas réussis à
supplanter les termes bretons correspondants bien attestés
que sont demat et trugarez.
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A Rennes on n’a
jamais parlé breton
Plusieurs toponymes bretons comme Gros-Malhon (Gourmaelon)
et Quineleu (Keneleg) attestent que le breton a bien été
parlé à Rennes, même s’il n’a
sans doute jamais été la langue de la majorité
de la population et a ensuite été absorbé
par le français. Cependant, Rennes, une des capitales
historiques de la Bretagne a toujours connu une population
brittophone. Le dictionnaire de Grégoire de Rostrenen
de 1732, à l’article vivre, choisit d’ailleurs
la ville de Rennes pour nous donner un exemple en breton
sur le coût de la vie dans cette ville : Ar
beva a so qezr e Roazon preuve des relations étroites
des brittophones avec Rennes.
Depuis la fin du XIXème siècle et la création
de la chaire de celtique puis du département de
breton à Rennes, la ville est devenue au cours
du XXème siècle un des centres majeurs de
développement de la langue. En 2009, la langue
bretonne à Rennes c’est 574 enfants en classes
bilingues (1ère ville de Bretagne), 205 adultes
en cours du soir et 389 étudiants à l’université,
sans oublier de nombreuses structures de promotions de
la langue comme Skol an Emsav ou l’Office Public
de la Langue Bretonne. |
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